Danièle E. DJON… ou l’Humanitaire

Ce n’est jamais évident de donner de son temps et de sa personne pour venir en aide aux autres bien que certaines professions telles que l’enseignement, la sécurité ou encore la santé l’exigent. Danièle Esther DJON née le 24 juillet 1975 à Nlong parvient à allier rigueur et générosité dans l’exercice
de ses fonctions et mets un point d’honneur à marquer par des actes positifs son passage aux différents postes qu’elle occupe.

Du rêve d’enfant à la réalité

Enfant, elle rêve d’êtremagistrat et veut se donner les moyens pour y parvenir. C’est ainsi qu’elle ef fectue son cycle primaire à l’école publique de Tsinga et son secondaire entre le lycée de la cité -verte et le lycée de Mfou sanctionné par l’obtention d’un
baccalauréat a4 allemand. L’avènement de l’informatique la pousse à faire un BTS en analyste programmeur puis une formation en secrétariat bureautique. En 1998 les fait ses débuts dans le monde professionnel au sein d’une agence de voyage en tant que secrétaire. Deux ans plus tard elle obtient une place de secrétaire temporaire au ministère des finances et c’est en attendant la contractualisation, qu’elle se laisse tenter par le concours de la police. C’est ainsi qu’en 2002 elle rejoint le centre d’instruction de la police de Mutengene en tant qu’élève inspecteur de police.
Danièle femme flic
En 2004 à sa sortie, elle est directement affectée à la DRHDGSN ou elle exerce en tant que secrétaireaprès cinq mois elle est redéployée au service des requêtes et de pension ou pendant 12 ans elle officiera comme agent traitant des
pensions retraite. Son ambition, sa volonté de toujours aller de l’avant, son statut de femme au sein de la police la galvanise, et, l’environnement professionnel dans lequel elle évolue la pousse à s’inscrire à la faculté des sciences juridiques de l’université de douala en 2005. C’est ainsi que menant de front vie professionnel, familiale et études (double formation : la police ayant décidé de renforcer les capacités de ses secrétaires en association avec le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, elle décroche le concours d’entrée au centre de formation professionnel rapide d’employés de bureau) elle réussit à obtenir sa licence en droit publique en 2009 et achève sa formation au CFPREB. La même année, elle marque une pause pour s’occuper de sa petite famille. Considérée comme période morte, elle ne fera que son travail de fonctionnaire de police.
La place de l’humanitaire et la communication de crise
Bout en train elle remonte en scelle en 2010 lorsque l’association nationale pour la promotion et la protection des droits de l’homme la contacte en tant que consultante en études et projets sur les droits de la femme, de l’enfant et les questions de genre elle travaillera en parallèle pendant 4 ans et décidera par la même occasion de poursuivre ses études. En 2011 elle est admise à l’université protestante d’Afrique  centrale son parcours au sein de cette institution sera sanctionné par un master en sciences sociales et relations internationales option communication de crise et gestion des conflits en 2015. Une petite rétrospective nous ramènera en 2013 car parler de Danièle sans mentionner cette année oh combien déterminante dans sa carrière et dans sa vie est comme ignorer son essence même. En effet, profitant de son congé elle se rend en RDC pour y effectuer des recherches au sein de la police nationale congolaise et de la MONUSCO ( Mission de l’ONU pour la Stabilisation en RDC) sous le thème « femmes policières et communication non-violente dans le processus de maintien de la paix : cas de la RDC » ces recherches marqueront le début de ce qui sera le projet de sa vie : l’humanitaire. La même année elle est redéployée au commissariat spéciale de Ngoumou elle y exercera essentiellementdans le renseignement pendant 7 mois. MONUSCO: les 18 mois les plus exaltants Le 7 juin 2014 après un test de présélection, elle rejoint les rangs des casques bleus de la MONUSCO pour 18 mois d’expérience dans son domaine de prédilection.Elle sera dans un premier temps
affectée dans la province orientale, district d’Ituri secteur de Bunia où elle est nommée point focal violences sexuelles, genre et élections. Avec la police locale comme partenaire et avec la collaboration du ministère en charge du genre et des ONG il était question pour elle et son équipe de veiller à ce que la police nationale respecte les normes internationales à travers trois méthodes de travail : advising, mentoring et formation. « Il ya trop d’abus au sein de la police nationale congolaise, cela arrive
souvent par manque de formation »révèle-t-elle. Elle organise et anime des workshops, veille au suivi des victimes d’abus sexuels et à leur réinsertion dans la société. Lorsque la police MONUSCO lance un appel à candidature elle postule pour être chef secteur adjoint chargé de la formation, elle est retenue et envoyée dans la province du sud Kivu à Bukavu là-bas, son travail sera essentiellement centré sur la formation. En collaborant avec le Directeur de l’école de police et le commissaire
provincial elle monte des projets de formation, rédige les termes de référence, entre en contact avec les partenaires financier et sélectionne les formateurs.
Le projet d’une vieDanièle-E-DJON-v
Lors de sa première mission task forces pour la sécurité dans les localités Danièle est frappée par la condition des veuves qui
travaillent dans les carrières à mains nues pour subvenir à leurs besoins primaires et celles-ci sont souvent aidées par leurs enfants non scolarisés. R é fl é c h i s s a n t à une stratégie qui leur permettrait de booster le développement elle propose à
celles-ci de se regrouper en association d’élire un leader, de faire des tontines et d’épargner des petites sommes pouvant leur permettre de scolariser leurs enfants. A Bunia, avec l’aide du chef de village elle réussit à mettre sur pied une association de femmes qui cultive et commercialise le gombo plante comestible prisée et rare sur le marché congolais.
Elle leur apprend aussi, à ces femmes, qu’en dehors du couscous, il y a d’autres façon de transformer le manioc notamment tapioca. Sa mission achevée, elle revient au Cameroun avec un gout d’inachevé mais se promet de repartir en RDC au moins une fois par an pour voir comment évoluent les femmes victimes de guerre qu’elle continu de suivre même à distance.
Au Cameroun elle espère pouvoir très bientôt mettre sur pied une association qui viendra en soutien aux veuves de l’arrière-pays qui même si elles ne sont pas victimes de guerre connaissent parfois le même sort que celles de la RDC. Elle travaille actuellement sur la réalisation d’un documentaire sur le mariage précoce au nord Cameroun et comment trouver une issue pour les sociétés dans lesquelles cette pratique est ancrée dans la culture. Cette grande femme qui élève seule ses trois enfants, souhaite malgré tout continuer dans les domaines de la formation du maintien de la paix et de l’humanitaire tout en gardant sa casquette de flic. Si vous la rencontrez dans la rue, lui parlez de tous ses projets et qu’elle semble ne pas savoir de quoi vous il est question, c’est que vous vous adressez purement et simplement à sa sœur jumelle qui est son exacte réplique.
Joelle ALEMOKA

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