Le trouble de l’alimentation sélective (SED en anglais : Selective eating disorder) (aussi connu sous le nom de Trouble persévérant de l’alimentation) empêche la consommation de certains aliments. Il est souvent considéré comme une phase de l’enfance qui est en général surmonté avec l’âge. Certains enfants, cependant, continuent à être atteints de SED tout au long de leur vie d’adulte.
Le trouble de l’alimentation sélective manque de critères officiels de diagnostics et de classification ; et ne figure pas actuellement dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. La revue anglaise de Psychologie clinique de l’enfant et états psychiatriques déclare que « l’alimentation sélective est un phénomène peu étudié consistant à manger une gamme très limitée d’aliments, associée à un manque de volonté à goûter de nouveaux aliments.Commun chez les jeunes enfants, ce trouble peut persister dans la moyenne enfance et l’adolescence chez un petit nombre d’enfants, majoritairement des garçons. Lorsque ces se produit, l’évitement social, l’anxiété et les conflits peut en résulter. » Les personnes atteintes de SED ont une incapacité à manger certains aliments en fonction de la texture ou de l’arôme. Les aliments « sûrs » peuvent se limiter à certains types d’aliments ou même à certaines marques spécifiques. Dans certains cas, les individus touchés vont exclure des groupes entiers d’aliments, tels que les fruits ou les légumes. Parfois, les aliments exclus peuvent l’être simplement à cause de leur couleur. Certains peuvent n’aimer que les aliments très chauds ou très froids, ou seulement les aliments très croquants ou difficiles à mâcher. L’Institut de la santé infantile de l’université de Londres rapporte que « en général, un enfant ou un adolescent avec une alimentation sélective ont un poids et une taille dans la moyenne, et ne montrent aucune anomalie à l’examen physique. Parfois, l’alimentation sélective peut survenir après une période d’alimentation
normale, mais pour beaucoup, les troubles alimentaires sont précoces et il peut y avoir eu un problème de sevrage (passage aux morceaux, diversification alimentaire après les biberons / le sein). Manger une gamme très restreinte d’aliments est une caractéristique commune des tout-petits – jusqu’à 20% des enfants âgés de moins de 5 ans sont difficiles et le problème persiste jusqu’à l’âge de huit ans pour environ deux tiers d’entre eux. Toutefois, pour certains jeunes le problème persiste pendant la pré-adolescence, l’adolescence et même à l’âge adulte. Cela peut conduire à la mal
nutrition, des retards de développement global, des problèmes de croissance et des prises de poids, ainsi que des problème de santé connexes. » Le SED est fréquent chez les jeunes autistes, cela est probablement causé par un dysfonctionnement de l’intégration sensorielle. On le trouve aussi chez des adolescents ayant des besoins spéciaux. Il est généralement accompagné de comportements de refus sévères en cas de présence d’aliments « non privilégiés». Ce trouble ne doit pas être confondu avec le trouble affectif d’évitement alimentaire (FAED en anglais : Food avoidance emotional disorder), un évitement de nourriture dû à des difficultés émotionnelles et non à l’image du corps), ou à l’anorexie mentale (trouble caractérisé par la peur de la nourriture en raison de problèmes liés au poids). Le SED a des caractéristiques communes avec la Néophobie alimentaire, un évitement de la consommation d’aliments nouveaux.
Le Dr Bradley C. Riemann, directeur clinique des troubles osessionnels compulsifs au Rogers Memorial Hospital à Milwaukee, dit : « La plupart du temps ce n’est pas un traumatisme ou des souvenirs qui posent problème. C’est plus une question dégoût, de texture, d’odeur et de vue. Il peut provenir d’un incident. Disons que vous avez eu un haut-le-coeur en mangeant de la viande une fois, vous pourriez développer une peur de s’étouffer et devenir anxieux à l’idée de manger quoi que ce soit de difficile à mâcher. Il a également été associé au TOC et la à la peur de la saleté et des contaminations suite à la façon dont la nourriture a été préparée. » Pour corriger les modes de comportements, on emploie généralement la thérapie cognitive comportementale. Le Dr Riemann explique que « si une personne ne mange que de la soupe, on peut commencer par y mettre des nouilles, puis nous continuerons jusqu’à y ajouter du poulet. » Des recherches sont actuellement en cours au Rogers Memorial Hospital, à Milwaukee dans le Wisconsin, ainsi qu’au Centre Monell Chemical Senses à Philadelphie, en Pennsylvanie.