L’époque où l’on privilégiait l’école de référence de la ville est révolue. Aujourd’hui une floraison d’écoles primaires et maternelles de proximité offre un vaste choix aux parents. Il est facile de trouver une école tous les deux cents mètres dans les quartiers de la ville Yaoundé. Au delà de cette variété dans la quantité, la qualité est-elle au rendez-vous ? Comment choisir la bonne école pour son bout de chou ? Une réflexion au centre des préoccupations de nombreux camerounais en ce mois de septembre 2015.
Les écoles privées ont le vent en poupe Il fut un temps ou les écoles publiques étaient reconnues pour la qualité de leur encadrement et le niveau de formation de leurs enseignants. Les parents n’hésitaient pas à confier leurs enfants à ces écoles
fréquentées des dizaines d’années plus tôt par eux-mêmes et l’inquiétude était bien loin des esprits. Ce temps semble désormais révolu. Les parents se plaignent continuellement des effectifs pléthoriques et du personnel peu engagé. Lorsqu’on lui demande dans une classe de combien d’élèves, elle aimerait voir sa fille faire ses premiers pas, Sandrine déclare : «pas plus de 30 élèves, 25 si possible! Je me demande comment les enseignantes font avec de nombreux bébés en pleurs tous les matins. J’aimerais vraiment que ma fille se sente protégée et accompagnée, un peu comme a la maison. J’ai vraiment du mal à me séparer d’elle et si je dois le faire, il faut que ce soit un environnement qui inspire ma confiance. Les écoles privées répondent plus à mes critères ». Effectivement, dans ce cas, le choix est vite fait pour une école privée laïque ou confessionnelle. Sandrine a porté son dévolu sur une école voisine, qui applique une pension de 80.000 F. « Ce n’est pas une école de luxe, je ne peux me le permettre avec mon salaire, mais au moins, le personnel me plait et l’environnement est sécurisant » avance t-elle. Une belle aventure commence pour sa petite Christiane âgée de 3ans. Une question de proximité Viviane, maman de 3 enfants âgés de 4 à 10 ans, est beaucoup plus préoccupée par la proximité de l’école par rapport
à son domicile, car elle travaille au centre ville comme secrétaire dans un cabinet comptable et ne voudrait pas avoir à s’occuper du transport. Pour elle, il est primordial de pouvoir éviter cette dépense supplémentaire. « Je trouve qu’il y a de bonnes écoles privées partout maintenant, on a même l’embarras du choix dans mon quartier. Alors, je préfère que les enfants aillent dans une école du quartier et qu’ils rentrent à pied tous ensemble enfin de journée ». Tout comme Viviane,
l’école de proximité est en effet devenu un critère de 1er choix pour les parents, surtout ceux qui travaillent loin de leur domicile. La concurrence ambiante fait qu’on trouve des établissements scolaires à la portée de toutes les bourses.
Programme et approche pédagogiques Qu’il s’agisse d’une école publique ou privée, les programmes scolaires officiels sont les mêmes et sont mis en place par le Ministère de l’éducation de Base (MINEDUB). Les évaluations séquentielles suivent le même calendrier officiel et le suivi des élèves enMaternelle comme au Primaire devraient
se faire par un personnel qualifie.
Bien que les effectifs pléthoriques des écoles publiques découragent, l’on constate également que de nombreux parents ne se posent pas toujours les questions appropriées quant au choix de la bonne école pour leur enfant. Certains se contentent de choix simplistes qui les accommodent tandis que d’autres ont la folie des grandeurs sans certitude de résultat. Une bonne école pour un enfant de la Maternelle est d’abord celle qui permet un épanouissement intellectuel et l’éveil des sens par la découverte et le jeu. Quant au Primaire, il est important de s’informer sur le niveau de formation des enseignants, les résultats aux examens officiels, la fréquence des devoirs, le suivi personnalisé de l’élève, avant de s’attarder sur l’esthétique des bâtiments ou le prix exorbitant de la pension qui semble à tort, être un gage de succès. Car comme dit la maxime : « Tout ce
qui brille n’est pas or ! ».
Françoise Essangui-Epassa