Femme rurale et développement durable: le nécessaire renforcement des capacités

A l’aube de la célébration de la journée internationale de la femme, il est important de reconnaitre le rôle primordial de la femme rurale dans la marche de notre société. Très souvent assimilée a la villageoise, sous éduquée, et coupée du reste de l’évolution du monde, ce qui est une fausse perception, la femme rurale est un maillon incontournable de tout processus de développement qui se veut soutenue et durable. En dépit de son apport incontestable, la femme rurale est toujours confrontée a des multiples obstacles qu’on peut et doit surmonter pour la réalisation d’un bien être équilibré sur la durée.

L’apport de la femme rurale dans le processus de développement
Sur le plan socioculturel

La femme rurale participe dans l’œuvre de procréation et d’éducation permettent ainsi le renouvellement des générations.
Tandis que l’homme s’attèle très souvent à trouver des revenus pour faire face aux grands défis, la femme rurale est celle sur
qui incombe plus l’éducation au quotidien des enfants. Cette éducation vient compléter l’instruction des enfants qui pourront devenir des ressources pour l’essor économique. La femme rurale demeure la sauvegarde de notre identité culturelle et la gardienne de nos traditions ancestrales dans un contexte de mondialisations ou nos cultures meurent à un rythme alarmant. Je me rappelle des périodes de vacances passées à cote de la grand-mère au village apprenant les proverbes, mon dialecte en profondeur, les noms et origines de mes ancêtres, comment pécher avec une natte, comment tisser un panier avec des lianes ou fabriquer un tabouret en bambous, comment faire et entretenir un feu de bois, les vertus thérapeutiques de certaines plantes…
Sur le plan politique

La femme rurale constitue un vivier électoral pas des moindres. Tout d’abord c’est un grenier électoral indéniable que beaucoup malheureusement à la veille des échéances à coup de corruption. Plus important dans un processus de décentralisation, la femme rurale a son mot à dire dans le succès des politiques gouvernementales en ce sens qu’elle est à actrice et destinatrice de ces stratégies. Son expé- rience dans la gestion familiale et des groupes d’initiatives communes peut être un levier important à capitaliser pour l’efficacité des initiatives politiques.
Sur le plan économique

Ce n’est plus un secret que de reconnaitre qu’au moins 90% des produits vivriers vendus dans nos villes proviennent des zones rurales. Au cœur de cette de production et dynamisme en milieu rural qui fait vivre nos villes, se trouve la femme rurale.
Très active dans la production et la commercialisation des produits agricoles, nous avons l’opportunité grâce à la femme rurale de consomme des vivre frais, naturels et à bon prix et par ricochet de maintenir la sécurité alimentaire nécessaire à la stabilité sociopolitique. Même si l’agriculture occupe une place prépondérante dans ses activités, la femme rurale est toute aussi créatrice en matière d’artisanat, de pèche et d’élevage. Malgré cet apport substantiel dans le développement socioé-conomique, la femme rurale continue de faire face à de nombreux défis qui l’empêchent de déployer tout son potentiel.
Les freins à l’épanouissement  de la femme rurale
Sur le plan socioculturel

Du fait de certains préjuges, la sous scolarisation et le cantonnement des femmes au foyer, certaines pratiques culturelles peu valorisantes (excision, le rite du veuvage, mariage précoce), l’exode rural qui vide les zones rurales des jeunes à même d’entretenir et de développer ces zones. De même on peut évoquer la rareté des biens et services de première nécessité tels que l’eau, l’énergie électrique, les soins de santé ainsi que des équipements et des personnels qualifiés. La mortalité infantile reste élevée dans les zones rurales
Sur le plan politique

Les voies de la femme rurale ne sont pas toujours prises en compte par les décideurs. Elle reçoit des dons en nature et en numéraire à la veille des élections dans l’optique de voter en faveur des donateurs pour se voir oublier par la suite une fois les élections passées. La prédominance des hommes dans les cercles de décision ne permet pas aussi placer les intérêts de la femme rurale parmi les priorités.
Sur le plan économique
Les obstacles structurels sont nombreux : l’absence et ou le mauvais état des routes en plus de la surenchère des vieux véhicules qui transportent les produits agricoles vers les villes, le difficile accès aux moyens de financements permettant d’étendre le volume d’activité, l’utilisation des équipements rudimentaires rareté.
Les obstacles fonctionnels : le faible niveau d’encadrement technique en matière des gestions des ressources financières et de projets agropastoraux, les nombreuses responsabilités familiales….
Eric NEUYOUN

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