L’usage des écrans par les enfants et adolescents est aujourd’hui monnaie courante dans presque toutes les familles. En général, le nombre d’écrans (téléviseurs, smartphones, tablettes, ordinateurs, consoles de jeu…) présent dans nos maisons est très souvent supérieur au nombre de personnes qui y habite. Il n’est donc plus rare de retrouver les écrans dans la quasi-totalité des pièces de l’habitation familiale (salon, chambres à coucher, cuisine, toilette…). Si à ce là, nous rajoutons les autres endroits où nous sommes potentiellement exposés aux écrans (en voiture, à l’école, à l’église, au bureau, au volant…) on comprend alors, que les écrans sont omniprésents dans nos vies et dans celles de nos enfants. Ces derniers sont justement passé maitre dans l’art de manipuler les appareils et qui plus est encore quand ceux-ci sont dits numériques. On a d’ailleurs coutume de dire que: « si vous avez des difficultés à manipuler votre appareil, vous n’avez qu’à vous référer à vos enfants aussi jeunes soient-ils ».
La réflexion que nous voulons mener en cette période de fête est celle de savoir si l’usage des écrans peut être considéré dans notre environnement socio-culturel comme un facteur d’appauvrissement ou d’enrichissement intellectuel chez les enfants.
De façon globale, l’exposition régulière et prolongée des enfants aux écrans est plus nocif de bénéfique. En réalité, les écrans constituent une source d’agression du cerveau immature du jeune enfant et, peut entrainer des conséquences sur son développement psychique et ses compétences intellectuelles. Nous pouvons donc relever en fonction du niveau
de développement de l’enfant ou de l’adolescent les problèmes tels que :
le déficit de l’attention volontaire et de concentration pour les apprentissages scolaires, l’inhibition de l’imagination et de la créativité, les troubles de sommeil, les retards d’acquisition du langage et de la lecture. Tous ces maux sont susceptibles d’entrainer chez l’enfant ou l’adolescent un désinvestissement des activités scolaires, par conséquent une baisse des résultats scolaire et, dans certains cas des décrochages scolaires.
Trois principaux facteurs expliquent les causes des problèmes liés aux écrans chez les enfants. Il s’agit:
– De la durée d’exposition ; en effet, plus le temps d’exposition est long, plus les conséquences sur la santé et sur les performances intellectuelles sont élevés (dépendance, fatigabilité, trouble alimentaire, trouble de sommeil, trouble de la vue…)
– Du moment de l’exposition ; il est fortement déconseillé aux enfants d’être en contact avec les écrans le matin au réveil, le soir avant le couché ou encore pendant les repas.
– Des contenus ; les messages et scènes véhiculés sur internet, dans les programmes télé et les jeux divers sont parfois inadaptés aux âges de nos enfants et en inadéquation avec les valeurs morales et spirituelles que nous enseignons à nos enfants.
Par ailleurs, les écrans peuvent contribuer à l’émergence intellectuelle de nos enfants notamment en ce qui concerne l’ouverture sur le monde, l’acquisition de l’esprit critique et les capacités d’analyse, la socialisation et les habiletés d’apprentissages, les échanges et la communication en famille…
Cependant, Il va sans dire que les bénéfices dépendent principalement du contrôle parental et des conditions d’usages fixées par les parents.
Marius Romaric Tchassep
(Psychologue du développement)