Education: A quoi rêve la jeunesse camerounaise ?

« Chère patrie, terre chérie, tu es notre seul et vrai bonheur, notre joie et notre vie, à toi l’amour et le grand honneur… ». Ces paroles mélodieuses de notre cher hymne national résonnent dans notre esprit comme une antique berceuse. Nous l’aimons notre pays, nous le chérissons, et nous nous accrochons à cette flamme pour fuir la réalité ambiante, bien plus violente que nos rêves brisés. Dans un environnement social miné par la corruption, la luxure, la feymania, les crimes rituels et toutes sorte de maux, notre jeunesse vacille, s’interroge et fait des choix plus ou moins contestables, sous le regard résigné des adultes. Mais à quoi peut donc rêver notre jeunesse aujourd’hui ? Nul ne le sait exactement. Tâtonnements et incertitudes…

Le prince charmant botté en touche !

 La femme, berceau des humanités est devenue le berceau des vilénies. La jeune fille camerounaise ne
rêve plus que de paillettes, décoloration de la peau, argent facile, mariage avec le vieux blanc, à quelques exceptions près. Même dans les familles les plus nanties, on retrouve une jeunesse sans repères, qui cherche un appui, qui se fabrique ses modèles, si boiteux soient-ils. L. et M., deux adolescentes aux jolis prénoms, créent un profil Facebook et passent une annonce sur les forums pour rechercher
leur blanc, ou mbenguiste, celui qui les fera « traverser ». Elles affichent un sourire sibyllin, un visage d’ange mais maintiennent un regard d’acier : « nous sommes des gos « prêtes », même s’il faut se prostituer, il y a quoi, est-ce qu’on en fabrique ? ». Voila le langage de nos demoiselles android qui n’ont pas froid aux yeux et pensent qu’elles ont tous les atouts pour cueillir le bonheur et le croquer à pleines dents. Pourtant, elles n’ont que 16 à 22 ans, un âge ou il y a 20 ans, on était concentrée sur ses études, les jeux et câlins innocents et l’on rêvait encore du prince charmant qui viendrait demander notre main dans les règles de l’art. Non, il est clair pour elles, que le prince charmant n’existe plus, ou alors s’il se manifeste, il peut être vieux et croulant, grossier et violent, vicieux et déjà marié, du moment qu’il est drapé d’un manteau de billets de banque, il est bon à prendre. Nos jeunes hommes, quand à eux, sont effectivement loin du charme et de la romance. Le respect dû à la femme est jeté aux orties. Quand la jeune fille n’est pas traitée de «panthère », « androïde », on se partage les parties de son intimité entre copains. La nudité n’est plus sacrée, elle devient objet d’odieux chantages sur les réseaux sociaux. Que s’est-il donc passé pour que les valeurs s’effritent à ce point ? Est ce toujours la misère ? Est ce la démission des parents qui ne savent plus quels rêves vendre à leur progéniture ? Comment reconstruire le socle de nos valeurs et les transmettre à nos enfants avant que le pire ne se produise ? Une chose est
sûre : Il est grand temps de trouver des réponses à ces questions.
Le cri d’Eva !
Un regard si doux, un corps bien nourri, un visage lumineux…c’était la petite Eva. Elle avait tout juste deux ans et demi, un âge où on apprend à parler et à exprimer ses petits rêves d’enfant. Elle n’aura pas eu le temps de le faire. Retrouvée décapitée le 3 février 2015 au petit matin au quartier Makepe-Missokè. Sa famille avait fait circuler des avis de recherche sur les réseaux sociaux et encouragée par les internautes, elle continuait à garder l’espoir de retrouver son précieux sésame. Hélas, la cruauté humaine a pris le dessus. Le corps sans tête ayant été abandonné aux abords d’un marécage, comme pour se débarrasser d’un sac d’excréments dont la pestilence a envahit l’esprit d’un grand nombre de Camerounais ces derniers jours. Qui sont donc ces pères et mères de famille, ces adultes, qui au nom d’une prétendue richesse, sont prêts à sacrifier la jeunesse de leur pays? Où est passé le respect
pour la vie, si cher à nos t r a d i t i o ns ancestrales ?En attendant les résultats d’enquête, la communauté
virtuelle continue à se mobiliser à travers La Marche d’Eva. Une page Facebook spéciale a été créée à cet effet et les commentaires, messages de soutien en vidéo continuent d’affluer. A quelques jours de la célébration du Cinquantenaire de la Fête de la jeunesse, dont le thème sera « Jeunesse, citoyenneté
et lutte contre le terrorisme pour un Cameroun émergent », la volonté est là, celle de garder une lueur d’espoir en des jours meilleurs, en une jeunesse qui nous fait rêver. Bien heureusement, le Cameroun a encore ses génies, tels Stéphanie Mbida, la surdouée new-yorkaise et Imbolo Mbule, jeune écrivaine encore inconnue il y a quelques mois, dont le manuscrit de roman vient d’être acheté par la prestigieuse maison d’édition Random House, pour la mirobolante somme de un million de dollars ! Ah oui, le rêve
est encore permis et il peut toujours se réaliser !Consulter la page:

https://www.facebook.com/La-Marche-DE -va-1559334047727116/
Bonne fête de la Jeunesse a tous !
Francoise Essangui

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